Horst Klemm

Pendant des dizaines d’années, Horst Klemm a travaillé sur commande. Mais la véritable passion de ce photographe résidant au Cap, en Afrique du Sud, est en fait la nature et le monde infiniment varié des animaux. Klemm est un voyageur classique, son appareil photo l'accompagnant toujours. Il a traversé le désert d'Arabie à dos de chameau et connaît la jungle de Papouasie-Nouvelle-Guinée aussi bien que les vastes paysages d'Afrique où il revient, toujours et encore. Ses photographies expriment sa communion avec le paysage. Ses représentations d’animaux sont les réminiscences conscientes d'un temps où la lenteur était encore indispensable... Ce que Horst Klemm nous montre dans ces photos, à travers une fusion avec la nature, va bien au-delà de l’image visible, et nous révèle l'âme des paysages et des animaux. Klemm déclare à ce sujet : « Matisse a dit une chose très juste : "Aie du plaisir à regarder le ciel, les arbres et les fleurs. Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir." Ces paroles expriment quelque chose qui dépasse la notion même de Nature. Elles nous remémorent notre grâce. Il m'arrive souvent de revenir des années plus tard à un endroit que j'ai déjà photographié. À chaque fois, je me trouve dans un environnement magique et nouveau, une énergie différente et de nouvelles sources d’inspiration s’en dégagent. J'essaie toujours de transmettre au spectateur une émotion unique sous forme d’image artistique, partant d'une expérience visuelle des sujets et des lieux qui soit inoubliable. »

Passionné par l'âge d'or de l'exploration et de la découverte, Horst Klemm photographie depuis 27 ans les contrées les plus reculées de la brousse africaine. Il a toujours rêvé de prendre la photo qui nous fasse entendre le battement de cœur de l’Afrique. Parti la chasse de cette ultime photo, Klemm se fit menacer par des bandits, attaquer par des crocodiles, poursuivre par des léopards et attaquer par des lions, éléphants, rhinocéros et buffles. Il fut atteint de malaria, de fièvre à tiques et de bilharziose. Il supporta des canicules extrêmes et des froids mordants, des heures d'attente sans fin. Cependant, Klemm ne chercha ni les sensations fortes ni les défis. Souvent seul durant de longues semaines, il essayait seulement de communiquer avec la nature et de nous faire part de son vécu grâce à ses innombrables pénétrantes photos.

Extrait de l'épilogue d'une publication sur les éléphants, 2005