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À propos de Katalin VasaliGardenDans son dernier cycle, l’artiste Katalin Vasali met en scène un lieu de beauté traditionnel : depuis des siècles, le jardin est synonyme d’esthétique et de repos, de coexistence pacifique entre l’Homme et dame Nature. Ici,…INFORMATIONS SUR LE BAGROUND
Garden
Dans son dernier cycle, l’artiste Katalin Vasali met en scène un lieu de beauté traditionnel : depuis des siècles, le jardin est synonyme d’esthétique et de repos, de coexistence pacifique entre l’Homme et dame Nature. Ici, l’artiste amasse les prises de vue dans des compositions détaillées tout à fait singulières. Le résultat ? Des œuvres d’une rare exubérance encourageant le spectateur à s’émerveiller devant cette beauté florale et à jouir de l’atmosphère tropicale du lieu. Pour ce faire, Vasali marie textures, couleurs et formes avec espièglerie et libère des espaces ornementaux pour le moins séduisants. En y intégrant des plantes aux origines géographiques et climatiques diverses, elle excelle dans l’art de créer de nouveaux arrangements capables de conférer à ses édens un esprit fantastique.
Katalin Vasali s’inspire autant de la vigueur que du symbolisme des jardins. Ses œuvres revendiquent la liberté de conception inhérent à l’art paysager. Véritables hommages à la richesse des sens, elles recréent des lieux fascinants, synonymes d’harmonie et de force créatrice, et invitent le spectateur à laisser libre cours à son imagination.
« Lorsque je vis pour la première fois la jungle d’Asie, cette verte et impénétrable forêt me laissa sans voix. Sa beauté, sa virginité, sont tout simplement impressionnantes », affirme Katalin Vasali. Dans sa série Eden, elle enquête sur la diversité des formes de la forêt tropicale. De ses photographies, elle découpe des fleurs prolifiques, des structures foliaires et des arbres qu’elle réagence par la suite avec brio dans une nouvelle composition savante. Vasali altère la luminosité et la coloration de chacune des pièces avant de créer ses paysages on ne peut plus harmonieux, par-delà toute forme de réalité.
À travers ses travaux, l’artiste désire sonder la symbolique du légendaire jardin d’Eden, qui depuis toujours entoure mythes et histoires. Selon Vasali, son esthétique décrirait un état ardemment désiré mais impalpable pour le commun des mortels : celui d’Harmonie entre l’Homme et la nature.VITA
L’artiste hongroise Katalin Vasali a étudié à l’université d’art appliqué Moholy-Nagy de Budapest. Ses œuvres ont pu être admirées à l’ART MARKET Budapest ainsi que dans diverses ventes aux enchères de la Blitz Gallery. En 2016, Vasali s’est vue décerner le Gilchrist Fisher Award.INTERVIEW
À quoi ressemble votre démarche artistique ?
Au commencement d’un projet, les idées, les plans diriez-vous, affluent en nombre. Je les expérimente. J’essaie différentes choses jusqu’à ce que je trouve la meilleure façon de faire. Peu importe comment je planifie mon travail, il y aura toujours des accidents heureux. J’adore cela. Par exemple, lorsque j’ai réalisé la série Garden of Eden dans la jungle, je savais, d’après mes premières impressions, que je prendrais des photos de la forêt à exposition longue. Une fois les premiers essais effectués, j’avais déjà visualisé ce qu’in fine je désirais comme résultat. Au beau milieu de la nuit, nous avons trouvé par hasard l’emplacement que nous recherchions. Il n’y avait aucune lumière. Je suis donc venue inspecter les lieux après avoir pris les premières photos. C’était très excitant. Nous y avons passé un peu plus de trois jours, et il pleuvait des cordes. Je dois dire que nous avons eu de la chance : j’ai pu prendre des photos jusqu’à la dernière nuit.
En quoi la jungle vous inspire-t-elle ?
L’an passé, pendant nos vacances, j’ai eu l’occasion de visiter un endroit très célèbre parmi les itinéraires de trekking à travers la jungle. C’était ma première fois dans une jungle, et j’ai été frappé par la taille de cette impénétrable forêt qui m’entourait de sa virginité, de sa beauté. C’est à ce moment que j’ai compris ce que le mot « jungle » signifiait vraiment. J’étais tellement inspirée que je savais que je trouverais un moyen d’exprimer ce sentiment.
Qu’est-ce qui caractérise votre style ?
La relation qu’entretiennent la nature et la vie urbaine m’a toujours intéressé. Voilà pourquoi cette thématique revient de manière récurrente, mais à chaque fois différente, dans mes projets. Lorsque je planche sur un nouveau thème, j’essaie d’envisager tous les aspects du problème, et c’est ce qui fait la force du projet. Ainsi, par exemple, ma dernière série intitulée Erosion – laquelle a reçu l’an passé Gilchrist Fisher Award à Londres – était une fusion entre land art et photographie. J’ai adoré travailler sur le terrain, autant que j’ai aimé la démarche de mon dernier projet, Garden of Eden. Pour en revenir à la question du style, je crois que l’esthétique d’une oeuvre d’art dépend du sujet traité. Nos réactions varient considérablemen au gré des thèmes abordés.
Que signifie l’art pour vous ?
Comprendre l’art et créer des œuvres d’art sont deux choses qui comptent beaucoup pour moi. Travailler sur un projet me donne une énergie extrêmement positive. D’habitude, j’ai tendance à m’emporter en travaillant. Alors que tout le monde a fini, j’en veux toujours plus, même si je suis fatiguée. Je dis souvent : « Allez, encore une heure et puis on arrête ». Tout est possible quand on crée de l’art, c’est ça qui est merveilleux. J’ai hâte de commencer mon prochain projet.
Quels sont les artistes qui vous ont influencée ?
Beaucoup d’artistes m’ont influencée. À mes débuts, j’étais très inspirée par Diane Arbus et Cindy Sherman. À cette époque, j’avais réalisé pas mal d’autoportraits à la fois ironiques et sociocritiques. Plus tard, durant mes études en art écologique, mon attention s’est concentrée sur la compréhension de l’espace ; j’ai été très marquée par des artistes écologiques tels qu’Andy Goldsworthy, Agnes Denes, Christo & Jeanne-Claude ou encore Joel Sternfeld. Après avoir terminé la série Garden of Eden, je me suis concentrée sur la définition plus large du mot « jardin ». Je continuerai à plancher dessus dans mon prochain travail.
Si vous pouviez dîner avec un personnage historique, vivant ou mort, qui serait-il et de quoi parleriez-vous ?
En voilà une chic idée ! Dîner avec des personnages historiques comme Winston Churchill, Coco Chanel ou Albert Einstein. On pourrait allonger la liste à l’envi. Je me suis contentée de dîner avec ma grand-mère. Nous étions très proches et j’adorerais à nouveau partager un repas avec elle et entendre sa voix. Je suis certaine que nous reprendrions là où nous nous sommes arrêtées.
Où aimeriez-vous voyager ?
J’adore voyager. Les cultures étrangères m’inspirent beaucoup. Le monde semble tellement plus vaste lorsque vous voyagez. Sortir de sa routine quotidienne, prendre conscience de l’environnement des autres, c’est très excitant. C’est pourtant tout ce que je ne fais pas durant les jours normaux de la semaine. Je pars pour le Vietnam cette année et l’année prochaine, si tout va bien, j’espère pouvoir me rendre au Pérou et visiter Macchu Picchu. Le must serait de pouvoir admirer la forêt amazonienne après. Ce serait vraiment magnifique, ne serait-ce que pour trois ou quatre jours.
Pouvez-vous compléter la phrase : « L’art est… »
Il y est un proverbe hongrois qu’utilisent régulièrement les cynophiles (y compris moi) : « Vous pouvez vivre sans chien, mais pourquoi le feriez-vous ? ». Il en va de même pour l’art : « Vous pouvez vivre sans, mais pourquoi le feriez-vous ? ». L’art fait littéralement partie de ma vie.