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À propos de Marina MartinezChaque œuvre de la série Exploration signée Marina Martinez est un voyage dans le royaume de l’imagination et des vieux magazines. Il faut souvent s’y reprendre à deux fois pour saisir la diversité et les références pour le…INFORMATIONS SUR LE BAGROUND
Chaque œuvre de la série Exploration signée Marina Martinez est un voyage dans le royaume de l’imagination et des vieux magazines. Il faut souvent s’y reprendre à deux fois pour saisir la diversité et les références pour le moins surprenantes de chaque élément de la composition. Comme dans les jeux d’objets cachés, on découvre sans cesse des détails insoupçonnés.
L’artiste Marina Martinez conçoit ses collages de manière tout à fait primitive. Dérivé du verbe « coller », le terme « collage » fut inventé par le poète et écrivain français André Breton. Celui-ci s’applique parfaitement à la démarche adoptée par Marina Martinez : en assemblant plusieurs éléments hétérogènes, un nouvel ensemble composite finit par voir le jour. André Breton et le groupe émergent des surréalistes trouvèrent dans la technique du collage, inédite à l’époque, une forme de composition idéale leur permettant d’inventer de nouveaux contextes, de tenter des expériences. Ils y voyaient également un moyen de rompre avec certaines idées et pratiques artistiques qu’ils considéraient comme dépassées.
Marina Martinez imagine des univers visuels qui surprennent autant qu’ils fascinent : en s’en approchant, une montagne se révèle en fait être une tortue, des statues moai se glissent subrepticement dans l’image, une sauce Tabasco fait irruption dans la pièce et ajoute le piment nécessaire à l’excursion dans le parc national. Le caractère divertissant des œuvres est énorme et l’on ne s’étonnera pas d’apprendre que Marina Martinez n’a pas seulement étudié l’art, mais le cinéma également. De ses collages, en effet, jaillissent littéralement des histoires.
À propos de l’œuvre
Pour sa série Exploration , Marina Martinez a produit des collages manuels : à partir de matériaux trouvés, elle exécute des œuvres qui ne sont pas sans rappeler les origines surréalistes du médium. Marina Martinez a étudié l’art et le cinéma. Dans ses travaux, elle représente des mondes fantastiques dont le spectateur est invité à déceler la trame et les nombreux détails.INTERVIEW
Comment en êtes-vous venue à l’art ? Racontez-nous comment tout a commencé.
En grandissant, j’ai fui la réalité en me racontant des histoires, en m’imaginant des mondes. Outre la sensation de de contrôle, cela m’a surtout offert un moyen de m’exprimer. La faculté de créer un univers que les autres peuvent voir et avec lequel ils peuvent se connecter est impressionnante. L’art a le pouvoir de renforcer les gens. À moi, il m’a donné de la force, certes, mais aussi une voix.
Comment décririez-vous votre processus de travail ?
C’est le chaos complet. Lorsque je ressens l’envie de commencer un collage, c’est généralement parce que je suis remplie d’émotions que je dois évacuer. Des bouts de papier traînent partout. Des piles de pages, ordonnées d’une manière qui n’aurait de sens pour personne d’autre que moi. Si j’ai le sentiment qu’une image qui me plaît aura sa place dans l’œuvre sur laquelle je suis en train de travailler, je n’aurai aucun mal à la retrouver. En ce moment, j’utilise un tabouret et un plateau de télévision comme surface de travail. Je passe mon temps à réaménager mon atelier. Quand j’estime qu’un collage est achevé, j’en scanne certains extraits sur mon ordinateur en vue de les animer si besoin. Je dispose ensuite les pièces sur la toile dans leur ordre de collage. Celui-ci doit être rapide, voilà pourquoi il est essentiel que je le prépare longtemps à l’avance.
Quelles personnes vous inspirent ?
Toutes celles et ceux avec qui je suis en contact.
Quels sont les artistes/œuvres qui vous impressionnent le plus en ce moment ?
C’est une question difficile. Je suis une fanatique invétérée de Nemo Gould et de Kensuke Koike. J’ai toujours admiré la manière dont ils modifient la fonction initiale et l’interactivité d’un objet.
À quoi reconnaît-on une bonne œuvre d’art ?
C’est très subjectif. Je dirais que l’art que j’aime et que je considère comme digne d’intérêt a tendance à m’envoûter, voire à me juger moi-même.
Sur quel projet travaillez-vous en ce moment ?
En fonction de ce qui se passe dans ma vie, je réalise en général un collage par semaine. Évidemment, j’ai plus de choses à dire certaines semaines que d’autres. Je peux en élaborer au maximum quatre en une semaine. Tous ont des tailles et des significations différentes. Je travaille également sur un recueil de mes œuvres.
Quel but l’art doit-il poursuivre ?
Il doit nous aider à dire et à ressentir ce que nous ne pourrions pas dire autrement.
L’art rend-il heureux ?
C’est une possibilité, en effet ! En ce qui me concerne, je dirais qu’il m’apporte surtout la paix.