Paul Fuentes

De hauts palmiers, un décor pastel, de nobles félins : un mélange coloré d’Art déco de Miami, de pop art et de glamour hollywoodien des années 1960 se dégage des œuvres photographiques signées Paul Fuentes. La lumière y est claire, les couleurs douces, l’ambiance estivale et détendue, sans oublier bien sûr ces fauves nonchalants, dont les fiers grognements iconographiques ajoutent une touche peu ordinaire à l’atmosphère de luxe et de villégiature qui règne ici.


Cet artiste londonien connaît bien les fondements de l’esthétique surréaliste chère à Lautréamont, à savoir la rencontre fortuite d’une machine à coudre et d’un parapluie sur une table de dissection. Deux réalités éloignées s’achoppant avec intensité et faisant jaillir la fameuse étincelle poétique.


Paul Fuentes, qui travaille en étroite collaboration avec sa femme Ilse, utilise ses propres clichés de lieux réels, qu’il arrange avec brio. Outre leurs œuvres grand format, ce duo d’artistes réalise de nombreux mashups de produits dans leur studio londonien, transposant avec audace et insolence des objets du quotidien dans de nouveaux contextes. Là encore, le principe surréaliste d’association occupe le premier plan de leurs images et se risque à de téméraires cabrioles. Clair, optimiste, presque joyeux, leur langage visuel ne manque pas de mordant. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison que Paul Fuentes figurait parmi les finalistes des Sony World Photography Awards 2019.



Stephan Reisner