Daniel Picard

Dans la série Superheroes signée Daniel Picard, nos héros de bandes-dessinées ont un comportement qui diffère de l’ordinaire. Dans leurs activités profanes et quotidiennes, ils apparaissent soudain humains et même amusants. Picard jette un regard frais et neuf sur les protagonistes incontournables de l’histoire de la BD américaine en s’inspirant de l’esprit du temps. À Hollywood, les héros descendent de plus en plus de leur piédestal surhumain. Ils dévoilent leurs faiblesses, leur vulnérabilité, deviennent des personnages réels. La couleur du film est annoncée : une rivalité caustique autour d’une sombre affaire de graffiti. Les deux protagonistes semblent éprouver un malin plaisir à s’opposer, cela ne fait aucun doute.

Ses images sont composées avec force détails. Daniel Picard recourt pour ce faire à sa propre collection de figurines. Graphiste et photographe de formation, il est un fervent lecteur de bandes-dessinées. Ses œuvres font régulièrement intervenir des références à la culture pop, des citations de film. À l’instar des grands studios hollywoodiens, il utilise des techniques de traitement d’image qui, dans l’illusion la plus parfaite, donnent vie à ses figures.

Les héros dont il fait le portrait sont eux-mêmes héritiers d’une longue tradition. Depuis la fin des années trente, la BD moderne a connu une diffusion internationale. Elle est l’un des rares genres artistiques proprement américains et jouit encore d’une immense popularité. Ses personnages sont devenus des icônes de la culture pop, qui continuent d’exister à travers le cinéma et la télévision. Sous forme de figurines, ils ont conquis d’innombrables chambres d’enfants et de collectionneurs passionnés. Les créations de Daniel Picard sont un hommage affectueux, non sans ironie, aux grands héros du genre.


Daniela Kummle