Michael Michlmayr

Au premier coup d’œil, c’est un fourmillement urbain, saisi dans un moment apparemment aléatoire. Le spectateur regarde en plongée ces passants pressés qui cheminent, s’arrêtent ou interagissent entre eux. En se rapprochant, l’on remarque aisément que les séquences finissent par interférer les unes avec les autres : en effet, certains personnages font preuve d’ubiquité, l’on dirait. Où commence la fiction ? Où s’arrête la réalité ?

Plus on contemple les œuvres issues des séries Escalator et Pedestrians, plus les dimensions de l’espace-temps se complexifient. Michlmayr superpose les motifs, fait jouer plusieurs rôles aux personnages. Il scénarise l’action des extraits ainsi juxtaposés. Ils évoluent à travers différentes dimensions temporelles et spatiales sans poursuivre de but bien précis. De leurs uniformes vêtus, ils sont devenus interchangeables. Et le spectateur d’inévitablement se poser la question de l’individualité.

L’artiste fait coexister fiction et réalité dans l’anonymat urbain. Pour parvenir à créer un ensemble harmonieux, il ignore l’écoulement du temps linéaire et en démultiplie les spatialités. Michlmayr va même plus loin : il interroge la reproductibilité de la photographie. La localisation figurative dans le continuum spatio-temporel existe-t-elle encore ?

Michael Michlmayr a étudié à Paris, Londres et Rome. Ses travaux ont déjà été exposés lors de grandes manifestations internationales telles que la European Photography Art Fair à Bruxelles ou la biennale de photographie Fotonoviembre à Ténériffe. Michlmayr vit et travaille aujourd’hui comme photographe indépendant à Vienne.